Et une nouvelle étude s'est penchée sur ces efforts en examinant quatre décennies de données sur des terres remises en état dans les sables bitumineux. Cette étude a permis de découvrir qu'une variété de plantes indigènes, trouvées habituellement dans des territoires boréaux naturels intacts, ont recommencé à pousser sur les terres remises en état.
Ces conclusions sont expliquées en détail dans un rapport qui consigne les espèces de plantes sur les terres remises en état et leur structure de changements dans le cadre d'une surveillance de la croissance et du développement de la végétation sur 39 ans.
« Nous avons découvert que les sites remis en état avaient des tendances de convergence prometteuses et accélérées se rapprochant de celles observées dans les territoires boréaux intacts », explique Craig Farnden, un spécialiste de la remise en végétation dans l'équipe Recherche et développement de Syncrude.
Dans le cadre de son étude, Craig a analysé des données tirées de près de 200 sites remis en état de Syncrude, dont les premiers ont été semés en 1980. L'étude a permis de confirmer que le nombre d'espèces d'arbustes indigènes, d'herbes, de mousses et de lichens se rapproche de plus en plus du nombre d'espèces trouvées sur le territoire boréal non exploité environnant. La convergence de la présence de ces espèces n'est pas la seule donnée qui appuie la réussite d'une remise en état, mais elle est importante.
L'étude a révélé une lenteur dans l'apparition des espèces « cibles », soit les 193 espèces boréales indigènes observées dans le rapport établissant les parcelles de référence naturelles. Ce taux a connu une croissance au fil du temps grâce à l'amélioration des pratiques de remise en état. Le programme de surveillance a déjà décelé 113 (ou 58 %) de ces espèces cibles sur les terres remises en état à Syncrude, malgré les conditions actuelles de la forêt plutôt jeune.
Selon l'étude, la croissance des arbres plantés et le développement d'un couvert forestier complet qui abrite le sol sont un important facteur influant. Cet environnement ombragé protège et avantage les espèces indigènes locales qui poussent principalement dans de telles conditions tout en inhibant les espèces envahissantes qui s'emparent rapidement des zones dépourvues de couvert forestier. Le résultat : des communautés de plantes qui ressemblent de plus en plus à celles trouvées dans les écosystèmes forestiers locaux communs.
S’appuyant sur ces conclusions, Craig considère que l'avenir de la remise en état des sables bitumineux est positif alors que les entreprises continuent d'échanger leurs recherches et pratiques et que des initiatives de l'industrie, comme la Canada’s Oil Sands Innovation Alliance (COSIA), sont mises en place. « Nos pratiques de remise en état ont évolué au fil du temps de manière à mieux conserver les semences et fragments végétatifs dans les sols remis en état, où des plantes complètes peuvent pousser, et à favoriser l'immigration d'espèces indigènes. Cela prépare le terrain pour permettre à la nature de reprendre ses droits. Les voisins et les organismes de réglementation s'attendent à ce que nous fassions la bonne chose, et grâce à ce travail, nous répondrons à ces attentes. »