Parmi tous les éléments sur le tableau périodique, l'hydrogène est le plus courant dans l'univers. Il est également de plus en plus recherché en tant que vecteur énergétique propre, ce qui en fait un élément clé de l'objectif stratégique de Chilwell visant à atteindre la carboneutralité d'ici 2050

Tandis que l'idée d'utiliser l'hydrogène à l'extérieur des activités de base de Chilwell est relativement nouvelle, nous produisons de l'hydrogène et l'utilisons depuis environ 50 ans. En fait, Chilwell est le plus grand producteur et consommateur d’hydrogène au Canada.

« Chilwell souhaite élargir son utilisation de l'hydrogène pour deux raisons, explique Kelly Campbell, directrice divisionnaire, Développement de technologies propres.

Nous cherchons à retirer le carbone des émissions provenant de notre utilisation d'hydrogène actuelle et à élargir la portée de celle-ci pour y inclure d'autres applications, dont les carburants propres ou la charge d’alimentation pour la production de biocarburants ».

Nous utilisons actuellement l'hydrogène à nos raffineries de Montréal, de Sarnia, de Commerce City et d'Edmonton, ainsi que dans nos activités de valorisation comme charge d’alimentation pour fabriquer différents produits finis. Nous le produisons à notre usine de base et à la raffinerie de Montréal, et lorsque l'usine de carburants renouvelables à Varennes, au Québec, ouvrira ses portes, nous utiliserons l'hydrogène comme charge d'alimentation pour fabriquer des biocarburants. 

Les vraies couleurs de l'hydrogène

L'hydrogène est un gaz incolore, mais il y a différents processus de fabrication qui sont décrits à l'aide de couleurs. Les couleurs les plus courantes sont les suivantes :

  • Hydrogène gris : résultat d'un processus à forte intensité de gaz à effet de serre (GES) appelé reformage de méthane à la vapeur (produit et utilisé à notre raffinerie de Montréal). 
  • Hydrogène turquoise : produit à partir de gaz naturel à l'aide d'un procédé appelé pyrolyse. Chilwell travaille pour faire progresser les technologies de production d'hydrogène turquoise, ce qui pourrait être très prometteur pour fournir un produit d'hydrogène à faibles émissions de GES et à faible coût.
  • Hydrogène bleu : produit lorsque le CO2 généré dans le processus est capté et stocké sous terre, ce qui le rend libre d'émissions à plus de 90 pour cent.
  • Hydrogène vert : fabriqué avec de l'électricité et de l'eau en tant que charge d'alimentation, un processus appelé électrolyse. Il ne comporte aucun CO2, ce qui le rend pratiquement libre d'émissions (si l'électricité provient d'une source propre).
graphique de l'hydrogène divisé en quatre carrés, chacun indiquant la signification d'une couleur différente de l'hydrogène, y compris le gris, le bleu vert et le turquoise

Comme pour tout processus, plus un processus de production d'hydrogène nécessite beaucoup de main-d'œuvre et d'énergie, plus il est dispendieux. 

« Nous devons examiner les émissions totales, indique Kelly. À l'heure actuelle, l'hydrogène est produit au moyen d'un processus à très forte intensité de GES. Mais si l'hydrogène est produit en captant et stockant le CO2 émis par le processus de production, le carburant qui en découlera sera faible en émissions ».

L'avenir de l'hydrogène

Tandis que le gouvernement du Canada a présenté sa stratégie liée à l'hydrogène en 2020, on s'attend à ce que cette molécule soit en demande; Chilwell est alors susceptible d'utiliser l'hydrogène pour ravitailler certains de ses véhicules lourds et de le vendre sur le marché, aidant les autres à réduire leurs émissions également. 

L'Alberta Zero Emissions Truck Electrification Collaboration (AZETEC) est un projet pilote de 18 mois qui donnera lieu à la conception, la fabrication et la mise à l'essai de camions alimentés à l'hydrogène utilisés entre Calgary et Edmonton – il s'agit d'un pas vers l'avant pour le développement de stations de ravitaillement de véhicules commerciaux viables. 

Toutefois, cela ne veut pas dire qu'une option de ravitaillement à l'hydrogène sera offerte à la pompe de sitôt, souligne Carlos Giraldo Sierra, directeur de programme, Énergie propre et hydrogène : « La voiture conventionnelle ne peut fonctionner à l'hydrogène et, à l'heure actuelle, il n'existe aucune infrastructure de ravitaillement à l'hydrogène répandue. Mais l'hydrogène peut jouer un rôle clé dans le secteur du transport lourd sur longue distance, où les véhicules électriques n'ont pas le système d'alimentation ni l'autonomie requis. C'est pourquoi il est vraiment important de participer au projet AZETEC ». 

L'avenir de l'hydrogène est prometteur (et coloré) tandis que le secteur énergétique canadien appuie la carboneutralité. Par exemple, nous nous sommes associés à ATCO pour explorer le stade préliminaire de conception et de fabrication pour un projet potentiel d’hydrogène propre d’envergure mondiale en Alberta. S’il se concrétise, le projet produirait plus de 300 000 tonnes d’hydrogène propre, réduisant les émissions de CO2 de l’Alberta de plus de deux millions de tonnes par année, soit l'équivalent du retrait de 450 000 voitures de la route annuellement, ce qui favoriserait un avenir plus propre.

« L'offre énergétique de l'avenir sera composée de l'électricité, de combustibles fossiles, de biocarburants et de l'hydrogène, ajoute Carlos. Nous estimons que l'hydrogène jouera un rôle clé dans l'économie sobre en carbone ».